sans bouée

Depuis qu'il sait qu'il va aller à la piscine une fois par semaine avec son école, c'est le même leitmotiv : "Maman, tu pourras dire que je suis absent ?", "Maman, mais je vais me noyer sans bouée et la maîtresse a dit qu'on aurait de l'eau jusque là (en montrant le sessus de sa tête), j'ai peur", "Maman, je ne veux pas aller dans l'eau".

Elle lui a répondu que cette sortie était obligatoire et que, bien sûr, il irait. Mais elle lui a aussi dit que personne ne le forcerait et qu'il pourrait rester sur le bord, juste les pieds dans l'eau.

C'est pourtant un tout autre garçon qui est parti tout heureux en tenant la main de son copain, le sac de piscine bien accroché dans le dos, en direction de l'autobus.

En bonne mère juive, elle a pensé à lui tout l'après-midi et était impatiente de le retrouver.

Quand il est sorti de sa classe, la maîtresse lui a fait un petit signe de la main (un pouce levé) et le Baby joli s'est dirigé vers elle en lui disant : "c'était super nul la piscine. J'ai pas aimé". Mais il lui a tout de suite raconté , avant mettre son blouson, et même un peu excité : "il y avait une corde. Il fallait tirer dessus et s'accrocher les bras, les jambes. C'était super dur mais j'y suis arrivé et puis tu sais, dans le bus, j'ai entendu dire que j'étais le seul à avoir nagé". Et pour finir : "et puis pour faire rire les copains, j'ai dit que j'étais tellement fatigué que j'allais laisser mes muscles à la piscine, hihihi...".

Il n'était pas vraiment traumatisé, avait détesté avoir de l'eau dans les oreilles, avait refusé de mettre la tête sous l'eau mais avait dépassé sa peur et n'était pasresté sur le bord à regarder les autres. Il avait même l'air de s'être bien amusé...